Oser dire non à son enfant, lui poser des limites, ne pas céder à ses moindres caprices : une tâche difficile mais nécessaire à son épanouissement. Faire l’éducation de son enfant c’est comme tenir de la boue dans la paume de sa main, si on la serre trop fort, elle va sortir entre nos doigts, si on a tendance à trop la lâcher, elle va nous échapper des mains.
Comment imposer ses limites aux enfants ?
Les limites sont indispensables à la construction d’un enfant. Et dénouer un malentendu : un enfant sans limites n’est pas un enfant libre, car il est l’otage de ses pulsions, et ce n’est pas un enfant heureux car il vit dans l’angoisse. Livré à lui-même, en effet, l’enfant n’a pas d’autre guide que sa satisfaction immédiate. Il veut quelque chose ? Il le prend. Il n’est pas content ? Il frappe où il casse. Cette situation peut être pour lui agréable à court terme, mais elle est toujours très coûteuse à long terme. L’enfant à qui l’adulte ne met pas de limites n’apprend en effet jamais à s’en mettre à lui-même. Il est comme emporté par ses envies. Incapable de se contrôler, il vit dans l’angoisse et une culpabilité d’autant plus forte que, à cet âge ; penser et faire sont très proches. C’est pour cela que le père doit poser les limites, et c’est à la mère de les rappeler. Quand l’enfant commence à marcher et touche à tout, les premiers interdits doivent être formulés pour garantir sa sécurité. Il faut l’encourager aux découvertes mais aussi lui signalez les dangers. Ne pas hésiter à dire fermement non car même s’il nerépond pas encore, il le comprend très bien.
L’enfant prend de l’âge et si quoi qu’on lui propose, il refuse systématiquement, c’est pour mieux prendre ses distances et affirmer son identité. Il faut donc se réjouir et non se catastropher. S’Efforcer d’être souple, de déjouer son obstination en attirant son attention sur une autre activité, la rigidité et le rapport de force conduisant à l’échec. Quand on lui interdit de traverser la rue en courant ou de toucher à la prise électrique, il faut lui expliquer que c’est pour le protéger, non pour lui imposer arbitrairement notre volonté. L’interdit de la violence est fondamental. C’est la charpentepsychique grâce à laquelle l’enfant sera un adulte respectueux des lois et de l’ordre social. Mais il ne faut pas le punir par la loi du talion. Mordre un enfant pour lui montrer ce que ça fait est plus proche du sadisme que de l’autorité bien comprise ! Mieux vaut simplement lui expliquer que les coups font mal.
L’autorité doit s’appuyer sur la différence d’âge. Les enfants, même très matures, ne sont pas des adultes miniatures. Les traiter en pseudo-égaux, en copains, en confidents ne fait que les angoisser. Le fossé des générations les aide à se structurer. Ces principes sont valables quel que soit l’âge de l’enfant.